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Trail des 3 Pics solo

Et 1, et 2 et 3 : Trail des 3 Pics en solo, c’est fait ! C’est donc à nouveau en déplacement que je vais au logis « Papa et Maman » samedi après-midi. Un peu bousculé quand même car j’ai dû tout préparer dès vendredi soir pour raison de baptême le samedi midi. Autre point, la course ne fait pas une boucle mais part de Saint Pé d’Ardet (31) pour arriver à Arbas (31). J’avais décidé de prendre la navette (payante 😩 ) mais après coup, le départ avait lieu de l’arrivée vers le départ à 05h30, ce qui obligeait un réveil et un départ vraiment trop tôt. Du coup, je m’organise autrement et mes proches feront le taxi (encore merci 😊 ) et ça c’est carrément cool. Après les derniers préparatifs samedi soir, je file au dodo de bonne heure. Le réveil est programmé à 4h30. Réveil tranquille, p’tit déj aussi et une bonne douche. 06h15 : allez direction Saint Pé d’Ardet. C’est ma maman qui m’y emmène ce qui me permet de fermer un peu les yeux dans la voiture. Sur place, mon dossard n’est pas là :-( . Comme j’avais réservé une place dans la navette, mon dossard était là-bas et arrive avec un peu de retard (le bus a dû s’arrêter, un gars était malade). Je finis de m’habiller, je pars m’échauffer et j’emprunte le parcours du départ. Ça monte d’entrée avant de retrouver du plat : ça me permet de bien anticiper le départ 😉 Je reviens, une petite photo pour maman et direction la ligne de départ.

Le directeur de course, perché sur un container poubelle fait un topo : la météo restera couverte (il faisait 17° à 07h), l’ascension du Pic du Gard se fera dans la brume et le ciel devrait se dégager dans l’après-midi. Ce n’est pas de saison mais je prends. Côté sécurité, il nous signale la présence de troupeaux et donc de Patou ! Du coup, si on en croise : ne pas courir, ne pas agiter les bâtons ni les planter … gloups, gentil toutou. C’est sur un simple compte à rebours au mégaphone que le départ est lancé : les coureurs solo et relais sont mélangés et ce sont les dossards qui permettent de faire la différence (et ça sera aussi après chaque relais, de voir un gars te dépasser tout frais, tout propre qui le permettra 😁 ). Le départ est bon, je suis sur une bonne cadence. Km2, ça redescend un peu, je vais allonger ma foulée mais un gars me demande de lui tenir ses bâtons quelques secondes. Il me dit « désolé, je te retarde » alors je lui réponds « T’inquiètes il reste encore 50km, lol ». L’ascension du Pic du Gard se passe bien. Le parcours est propre, le temps est toujours couvert, frais et la brume masque le sommet. Arrivée là-haut, le ciel est dégagé et je profite du paysage : et de 1, premier Pic atteint – Pic du Gard 1711m d’altitude.

Sur le Gard, la trace est étroite par endroit, prudence. J’aperçois un photographe, je lui fais mon meilleur sourire et manque de me prendre une gamelle juste après : la concentration Ludo, la concentration mais j’en rigole !!!

On redescend, direction Juzet d’Izaud à 944m d’altitude. La descente est bonne, je ne m’enflamme pas car le début est quand même délicat. 2 gendarmes du PGHM sont là pour assurer la sécurité et noter notre descente : l’herbe est épaisse, grasse et ça glisse. Je la joue en prenant des grosses poignées d’herbe pour descendre : note de style 4/10 mais j’assure et double ;-) Cette herbe ferai le bonheur d’un troupeau de vaches mais pas celui de l’accroche des chaussures ! Un pierrier permet de s’offrir quelques slides puis on finit par se retrouver sur une belle piste forestière, j’allonge alors mes foulées. En arrivant sur le CP1, certains relayeurs et relayeuses attendent leur partenaire et nous encouragent. Les autres personnes qui sont là applaudissent, ça galvanise, un truc de fou !!! CP1 OK : 18km, 1200m D+ en 2h50mn Je vide mes déchets, je recharge mes barres, je grignote 2-3 trucs sur la table de ravito mais je ne remplis pas ma poche d’eau je le ferais au km24. Direction le Pic du Cagire maintenant : je devrais reconnaitre le secteur, j’y suis passé lors du Trail du Cagire en Juin ;-) . Seul différence, on passera 20m en dessous de la croix. Et c’est donc parti pour 913m D+ à avaler sur 4km : donc tranquille quand même mais sans problème. Arrivée à 1857m d’altitude, c’est dégagé au-dessus mais bouché autour, je ne vois pas grand-chose si ce n’est les nuages.

Et là aussi on retrouve 2 autres gendarmes, du coup je lève le pied, je ne voudrais pas me faire griller 😊 Il faut amorcer la descente et je m’en souviens, je ne l’avais pas trop apprécié celle-ci : terre noirâtre et glissante comme de la savonnette. Alors on assure le planté de bâton 😊 Par contre, petit hic, mon moyen fessier droit tire et ça commence à descendre sur l’extérieur du genou droit. A surveiller… Km 24 : arrivée à la cabane de Larreix et sa bonne fontaine d’eau fraiche ! Allez remplissage de la poche d’eau comme prévu, un beau coup sur le visage. 3 dames sont assises et papotent : elles s’interrogent sur la distance exacte : je leur confirme c’est 52 km et m’adresse un ‘bravo’ : ça fait du bien 😄 C’est reparti, une légère trace dans la pente puis un passage dans les bois (je m’écarte de la trajectoire 10m mais réagis rapidement pour remonter sur le tracé). On retrouve ici aussi une piste forestière ou devrais-je dire un « champ de mines » !!!

J’avais bien vu sur la météo des derniers jours des orages….je confirme, la piste est ruinée. Plus de piste, on retourne en sous-bois : ben ce n’est pas mieux la d’dans. Alors on reste toujours prudent car boue et single incliné peuvent faire un mauvais cocktail. Approche du deuxième relai. On passe sur un peu de route (500m) puis sur un charmant petit chemin bordé de part et d’autre part de grandes haies et des grandes herbes récemment fauchées au sol. Rajouter à ça, un bon soleil bien lourd qui a décidé de faire son apparition, le tout servi sur un magnifique raidillon et je me serais cru dans un sauna….wahouu, ça calme. Km32 : j’y suis. Installé dans le petit hameau Cazarilh, il y a plus de gens que de maisons et toujours autant d’encouragements et d’applaudissement : putain que c’est bon. CP2 OK : 32km, 2200m D+ totalisés en 5h25 Même topo, on évacue les papiers, je grignote. Une fontaine là aussi : j’y passe les bras, la tête, c’est toujours agréable et ça me permet de bien évacuer la transpiration. J’essore mes buffs puis un petit sms à ma chérie, je me sens bien même si mon moyen fessier droit me tiraille toujours et que le genou devient gênant… Je repars …. Ah il me manque quelque chose : oui c’est ça mes bâtons. Pff, moi alors. Bon, je repars donc en même temps qu’une traileuse. Et on va faire pas mal de chemin ensemble : c’est encourageant, on se relance l’un l’autre et ça donne du rythme. L’ascension vers le Pic de Paloumère est la dernière mais va s’avérer longue et compliquée pour moi. Il y a 7 km pour arriver jusqu’au prochain ravito au Portet d’Aspet et après ça va regrimper sur 2 km vers le Pic de la Paloumère. On est parti sur une piste (en bonne état) puis on attaque le dénivelé, je passe devant talonné par ma binôme de quelques kms. Dans la montée, un gars me demande un coup de main : un de ces 2 bâtons (3 brins dévissables) est bloqué, je tente de forcer mais rien à faire. Je repars et rattrape ma « binôme », je reste derrière. On entame un single étroit et piégeant car les herbes sont hautes et masquent le sol, alors prudence surtout que j’ai du mal à avancer dès que ça redescend ….arghhhhhh et pour couronner le tout, je sens que mon ampoule qui avait cicatrisé (souvenir de l’Aneto Trail) revient (la peau n’avait pas eu le temps de redurcir). Néanmoins, il a de moins en moins d’herbes hautes, plus de cailloux et je me régale tout de même à poser mes foulées sans encombre, voir facilité. Km 37 : Je plante mes bâtons depuis un moment sur le plat pour soulager mon côté droit et là sur le bord, dissimulé dans les herbes un bâton se bloque entre 2 pierres et se brise au niveau du brin intermédiaire….coup dur, car l’ascension est loin d’être finie. Du coup je perds de vue la traileuse. Km 39 : ravito du Portet d’Aspet. Je m’assoies rapidement. Par dégout, je replie mes bâtons, un seul ne me sert à rien et je les range. J’enlève mes chaussures et chaussettes et effectivement la peau cicatrisée de l’ampoule est rosé. J’avais prévu une autre paire de chaussettes. Je tente de mettre un pansement Compeed …. qui forcement ne tient pas vu les pieds après 39km. Je cherche une solution sous les yeux d’un secouriste. C’est finalement une bénévole qui me demande si ça va et lui demande de m’aider. On finit par entourer le pied de sparadrap pour faire tenir le pansement. Une paire de chaussettes sèches par-dessus, le plein de la poche d’eau. J’ai les nerfs, ça commence à s’enchainer : jambe droite, bâton cassé, ampoule … j’en perds même le sens de l’orientation et n’arrive même pas à trouver la suite du parcours. Du calme, je repars, je sers les dents et j’ai la rage. J’ai l’impression de monter plus vite qu’avec les bâtons. L’ascension doit se faire jusqu’au km 41. En approche du Pic, je demande si c’est bien là-haut et on me répond oui, puis encore 2-3 bosses. Km 42 : je lèvre les bras sur le Pic de la Paloumère – 1550m d’altitude…..oui, non car il reste une « bosse » à 1572m puis une autre à 1581m étalées sur 2km. Ouch ça pique surtout avec mes foulées tordues pour soulager la douleur.

Km44 : ce n’est plus que de la descente sur 8km. Mais à ce moment-là, je suis à 8h de course, objectif que je m’étais fixé et que j’ai mal jugé je pense, snif 😔

Allez on sert les dents, surtout qu’on repasse en sous-bois agrémenté de boue et trace incliné. Malgré tout j’arrive à grignoter quelques places (vu toutes celles que j’ai perdu 😔 ) Km 46 : petit ravito. Je demande à un jeune bénévole de me rafraichir les idées avec une bouteille, c’est toujours bon. Je repars et à l’entrée d’un nouveau bois, un traileur des Galopins du Cagire me dit « passe devant tu descends mieux que moi ». Non merci, j’ai mal au genou, passe tu iras plus vite. Km 47, à nouveau dans les bois et sur la boue (de pire en pire) je perds l’équilibre, débute un salto, bras et 1 jambe bien tendus et…. Réception parfaite J Le traileur derrière a noté, c’est un 10/10 : « j’achète » ! Et là, un déclic : déblocage physique ou psychologique ? Je ne sais pas mais c’est le réveil de la force, je retrouve mes foulées. C’est parti pour une descente tout feu tout flamme. Et je continue à doubler encore et encore quelques coureurs. Je rattrape même le ‘Galopin du Cagire’, le double puis il revient vers moi dès qu’on rattrape une petite route. Il reste 1km, il m’encourage et me cible l’arrivée. Ca y est, je rentre dans le village d’Arbas, les gens sont plus nombreux ici, les applaudissements pleuvent et parmi eux, ceux de ma maman, mon frère et sa famille 😊 😃 😁 Finish, je franchis la ligne d’arrivée juste derrière un pack de 4 coureurs mais pas vraiment satisfait de moi 😔 😡

Je vais sur un coin de pelouse, je jette sac, casquette, buff. J’enlève mes chaussures, chaussettes et arrache le sparadrap. ​​

Ma mère et mon frère arrivent. On discute, je mange puis un moment, j’attends le speaker dire « On attend encore un peu plus de la moitié des coureurs sur le 52 solo ». What ???

Je vais voir l’organisation, je cherche les résultats : je les vois défilé sur un bel écran plat : c’est donc en 9h04m1s que je termine ces 52km pour 3400mD+ et me classe 52ième sur 160 partants (141 finishers). Du coup, je retrouve un peu plus le sourire.

Maintenant, un petit tour sur la table du Kiné et de la Podologue. Pour mon genou, rien de méchant, c’est juste le syndrome de l’essuie-glace. Tout va bien. Coté pied, c’est bon aussi. Il me faut tanner la peau et la préparer pour le GRP dans 1 mois. Place au retour


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