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Grand Raid des Pyrénées 2016 - Le Tour des Lacs

La voilà ma grande aventure 2016, le Grand Raid des Pyrénées est là, enfin !!!

****Jeudi 25 Aout****

Je finis de préparer mon sac et contrôle la présence de tout l’équipement et matériel nécessaire et obligatoire: OK.

****Vendredi 26 Aout****

Je finis de préparer mes valises et mes gamelles pour les repas à venir. Fin de matinée, on décolle direction le Comminges chez papa et maman. C’est Aurélie qui conduit, j’en profite pour (essayer) de me détendre mais je refais en boucle la constitution de mes valises, chaque chose une à une. Au final, j’ai trouvé un oubli... lol …mon thé vert.

J’envoie un sms à ma super maman, qui me trouvera une solution et ce grâce à « Super Josy » !

Le repas de midi terminé, je me relaxe un peu avant de prendre la route seul vers Vielle Aure et en laissant ma femme et mes enfants chez mes parents … séquence émotion …

Arrivée au gîte vers 15h00, je retrouve les aventuriers Lauragais : Valérie, Denis, Thomas et Patrick.

Le gîte est super et j’ai même droit à la petite chambre avec cheminée au RDC, merci les amis ;-)

Le temps de poser mes affaires, on file à pied au village récupérer nos dossards. Après 30 bonnes minutes de marche en pleine chaleur (on s’habitue à demain), on rentre dans l’ambiance au centre du village : l’arche de départ, le camion régie… on se dirige vers le chapiteau.

Je présente mon sac et contrôle chaque élément avec les bénévoles, on discute tout sourire, c’est une très bonne ambiance, j’ai la banane et ça me détend.

Je fais valider mon dossard au badgage PC et j’inscris le numéro de portable d’Aurélie à l’alerte sms afin qu’elle reçoive un message à chaque check point.

Ensuite je récupère ma dotation auprès de 2 autres adorables bénévoles (ils devaient avoir l’âge de mes enfants) et pas des moindres : bouteille de rosé, saucisse, pâté du randonneur, un petit cake et une serviette de bain floquée GRP J , la classe !

On retourne au gîte poser nos affaires et on commence à affiner la composition du sac.

On repart au village pour le briefing à 18h mais cette fois ci en voiture. Pas de point particulier à retenir si ce n’est la météo ! Demain, au départ, les températures seront de 15° en plaine et 10° au Pic du Midi ensuite elles attendront respectivement 34° et 25°. Du coup, les gants et le haut à manches longues ‘seconde couche’ ne sont plus obligatoires. Je conserve juste les gants.

On rentre au Gîte et on mange à 19h. Après le repas, je termine mon sac avec le chargement des réserves alimentaires (toujours calculées pour un maximum d’autonomie).

Une bonne douche et je file au lit vers 21h, réveil programmé à 02h00 du mât ….. 22h00 je ne dors toujours pas. Je finis par m’endormir à je ne sais pas quelle heure.

****Samedi 27 Aout****

# 02h00 #

Le réveil sonne sur mon portable et il se fait au son de ThunderStuck.

C’est parti poulet, tu y es à l’aube de cette grande aventure fixée 1 an plus tôt.

Les autres dorment encore, je prends mon petit déjeuner dans le plus grand silence enfin j’essaye (désolé Valérie pour mon œuf mollet qui jouait des maracasses pendant 6 mn contre la casserole ;-) j’ai eu beau le tenir avec la cuillère mais il était tout autant excité que moi sans doute). Je me suis bien, je prends une douche et me mets en tenue de combat.

J'ai le parcours dans la peau !!!

# 04h15 #

Tout est fin prêt, sac à dos à dos, en voiture direction la grille de départ. Le badgage des coureurs se fait à 04h30. L’ambiance est bonne, la température aussi (13°) mais j’ai quand même enfilé mes manchettes pour ne pas trop faire baisser celle de mon corps.

On papote, c’est détendu et je ne me rends pas bien compte de la journée qui m’attends ni même du monde au départ. Il y avait 1494 inscrits et nous sommes que 1194 au départ !!! La frontale est bien vissée sur la tête, on sourit pour une belle photo de groupe d’aventuriers Lauragais : cheeeeese

# 05h00 #

Le départ est donné, je me suis mis proche du départ avec Thomas. Je vais tenter de rester dans un gros noyau de départ car les 2 premiers km sont sur bitume et à plat.

Je suis bien, mon cardio aussi et je ne m’enflamme pas. Je vais tenter d’en faire un max tant que les températures seront clémentes.

Quand le soleil tapera trop fort, le même effort me coûtera plus cher en énergie. Faut savoir être écolo !!!

# 06h15 #

On rentre dans la station du Pla d’Adet, des gens sont déjà là, à la fraiche, pour nous encourager : c’est incroyable, c’est bon, ça fait du bien : bref tous ces gens sont formidables ;-)

Et je ne manque pas d’adresser un ‘bonjour’ ou ‘merci’ à chaque personne que l’on croise, c’est la moindre des choses.

Là, je reconnais certains passages empruntés lors de la session hivernale du GRP en Mars ;-)

On entame alors l’ascension des pistes direction le Col de Portet à 2215m. Je monte bien, je ne me laisse pas distancer par d’autres coureurs.

# 07h21 #

Je franchis le Col puis descente rapide jusqu’au restaurant de Merlans.

# 07h28 #

Premier check point au Merlans : km15, 2h28m48s de course et 333ième.

Je fais un arrêt de 8mn environ : je retire la frontale et les manchettes, un passage aux toilettes (et oui tous les détails m’a-t-on demandé ;-) lol ).

Niveau ravito (au top), je prends surtout des Tuc, cubes de gruyère, jambon. Je décide de ne pas remplir ma poche d’eau et j’attendrai le km 23 à la Cabane d’Aygues Cluses.

Allez feu patate, on se remet en piste. Section très agréable avec un passage en balcon au-dessus du Lac de l’Oule (d’où je me remémore une autre partie du tracé du GRP Hiver là aussi ).

Passage en balcon au dessus du Lac de l'Oule

Puis on s’engage dans un secteur boisé qui zig-zag entre les sapins, pas trop de difficulté mais très agréable et ludique ;-)

Km20, un troupeau de vaches nous grillent une priorité à droite. Marguerite et ses copines sont plus affûtées que le groupe de traileurs que nous sommes, on laisse faire ou plutôt passer avant de reprendre notre transhumance!

On termine ce vallon par un pierrier et une montée un peu raide, où je vois déjà un coureur se poser, semblant déjà fatigué. Je lui demande si tout va bien (il n’est que 09h du mât) et il me répond ‘fortement’ « Oh hey !!! ». Ah je crois que notre ami est originaire de Grande Bretagne!!!

Je ne cesserai de le demander à chaque traileur ou traileuse que je verrais arrêter en dehors des ravitaillements ou check point, s’assurer que tout va bien et qu’il est en mesure de continuer (ben oui le monsieur au briefing hier soir il a dit que c’est ça qu’est ce qui faut que je fais). Trop de fois je vois les gens devant ne rien dire, comme quand de simples inconnus nous applaudissent et nous encouragent !!!

# 09h11 #

Km22, je franchis le col de Barèges à 2469m qui ferme le vallon. Je m’arrête quelques secondes pour lever la tête, prendre une bouffée d’oxygène rien que par les yeux et c’est reparti dans une bonne descente.

# 09h24 #

Km22, on arrive sur la Cabane d’Aygues Cluses. Ravitaillement en eau uniquement, je passe à la pompe comme prévu. J’en profite aussi pour me passer une première couche de crème solaire.

Et on continue !

Depuis le départ je m’hydrate toutes les 10-15mn par petites gorgées, alimentation toutes les 30mn. Consommation OK, moteur OK : le rendement semble bon.

# 10h18 #

Km27, après une montée le long du GR10, franchissement du Col de Madamète à 2509m.

Deuxième check point mais le badgage semble avoir eu un bug ;-)

La vue est magnifique et on aperçoit au nord le Pic du Midi … où l’on doit se rendre … ça semble impossible.

Pas de temps à perdre, j’amorce la descente de façon calme sur 2-3kms puis j’accélère le rythme sur les 5kms suivants. J’y vais peut-être un peu fort mais vu la hausse du thermomètre et la prochaine « grimpette », ça ne sera pas la même musique sans mal.

Alors j’avale la piste et quelques places avec. Il y a beaucoup de monde en arrivant sur les bas des pistes, beaucoup d’ambiance et ça me galvanise comme à chaque fois.

# 11h24 #

Troisième check point à Tournaboup : Km 35, 06h23m58s de course et 288ième.

Je marque un bon arrêt de 20mn : comme d’hab je vide mes déchets pour re remplir mes poches avant en barres de céréales, pâtes de fruits, etc. Je bois au ravito aussi car l’hydratation doit être régulière et ‘sans soif’ !

Je mange du saucisson, du jambon, pain et fromage sans oubli les Tucs ;-) (les ravitos sont vraiment exceptionnels tout comme les bénévoles).

Je retire mes pompes, mes chaussettes : petit nettoyage des pieds et tartinage de NOK.

Petit brin de toilette du visage, pour bien rafraîchir et nettoyer la transpiration. Puis nouvelle couche de crème solaire.

Je repasse à la pompe, tout est en place, les niveaux sont ok et je quitte les stands.

Sortie de Tournaboup, une bonne partie de la montée jusqu’au Col de Sencours va se faire sur de l’herbe, atmosphère que j’apprécie moins avec les chaleurs contrairement à de la piste ou du sentier.

Je souffre un peu, mon genou droit aussi (est-ce la descente de Madamète à Tournaboup ???) surtout dans les mouvements excentriques…

A la croisée d’un ruisseau, beaucoup vont y tremper leurs casquettes. Moi j’en profite pour faire faire trempette aux genoux et profiter de la fraîcheur de l’eau pour me soulager.

La température doit atteindre les 30°, heureusement en basculant de vallon, on retrouve un petit vent qui nous apporte une fraîcheur non négligeable.

# 13h32 #

Quatrième check point au Col de Sencours : Km 42, 08h32m02s de course et 280ième.

Ouf, ce nouveau ravitaillement me fait du bien. Je goutte à un mélange de raisins secs/noisettes tout à fait extra, une préférence aussi pour le cake aux fruits confits : j’adore!

Je papote un peu avec les bénévoles, fait le plein d’eau et après 5mn d’arrêt je m’élance à l’assaut du Pic du Midi.

Le Col est à 2378m et le Pic à 2877m, soit grosso modo 500m D+ sur un petit peu plus de 3km : OK on peut dire que ça fait un mur !

La montée est meilleure que je ne l’aurai imaginé. Pourtant le tracé est le même pour la montée/ descente et je n’arrive pas à me dire si j’arriverai à courir comme le font ceux qui sont sur le retour. Juste avant d’arriver au Pic, il faut passer sous le rail du funiculaire : je suis petit, je dois quand même m’accroupir mais à ce stade de la course ce mouvement est terrible, j’en suis mort de rire !!!

La pose photo/étirement ... joindre l'utile à l'agréable !

# 14h37 #

Cinquième check point au Pic du Midi : Km 45, 09h37m01s de course et 273ième.

Là-haut, on se sent imprenable, intouchable. Je me pose à nouveau (quel feignant vous allez dire) pendant un petit 1/4h. Je me tartine à nouveau les pieds de NOK et passe un petit coup de fil à ma femme (meilleure que n’importe quel boost énergétique). Elle reçoit les sms à chaque passage et m’indique que je gagne des places au fur et à mesure : whaou, je suis content !!!!!

Allez quelques photos quand même et je repars.

Le début de la descente me fait souffrir sur le genou droit, je sers les dents. J’arrive néanmoins à augmenter la cadence et à accélérer dès qu’on retrouve la piste plus large.

# 15h16 #

Je suis à nouveau au Col de Sencours.

Nouveau ravito dispo : je reprends le mélange raisins secs/noisettes, j’adooooooore. Et nouveau plein d’eau : jamais à sec, toujours à bloc ;-) Prochaine destination La Mongie.

J’amorce la descente et regrimace à cause du genou ….. J’ai peur. Je continue, je suis une traileuse qui descend bien mais je m’arrête faire une pause pipi. Personne derrière, je redémarre, ça va aller.

Je descends mieux et rejoints un groupe de 3 coureurs dont la traileuse de tout à l’heure. J’accroche et on maintient un bon rythme sur un sentier technique sans plus. C’est cool, je prends mon pied à dérouler comme ça avec eux J

Puis sur les 3 derniers km avant la station, la traversée est ascendante. A nouveau à chaque ruisseau, je pose mes genoux dedans. Je mouille aussi mes buffs pour me rafraîchir tête et nuque.

# 16h32#

Sixième check point à La Mongie : Km 56, 11h32m10s de course et 272ième.

Je marque un gros arrêt de 20mn.

Un ravito liquide est dispo dehors mais le plus gros est à l’intérieur.

Quelques marches à monter et pourtant je manque de me foutre par terre…ok, faut que je me calme et me pose sereinement.

Je rentre, c’est un silence reposant qui règne, on se croirait dans une bulle (en écrivant ces lignes j’en ai presque la larme à l’œil).

Des chaises sont dispo, je choisis un petit coin : je retire mes chaussures et mes chaussettes. Je me dirige pieds nus aux tables….le carrelage est mouillé, je frôle le salto mais j’en rigole !!!

Même menu : jambon, tucs, saucisse et siouplait un bol de pates (des torsades) que je sale bien avec quelques cubes de gruyère dedans. Hummm, je mange ça tranquillement vissé sur ma chaise et détendu.

Une fois ce délicieux petit repas terminé, je sèche mes pieds pour les badigeonner de NOK et mettre une paire de chaussettes sèche.

Je file ensuite aux toilettes me refaire une beauté et bien me débarbouiller. Et oui, au briefing hier soir (et oui j’écoute bien quand il faut), il a été signalé la présence de ruches lorsque l’on quitte la station. Et les abeilles semblent fortement attirées par la transpiration, donc étant allergique on va éviter de les attirer ;-)

# 16h52 #

A nouveau prêt, on quitte La Mongie.

Motivé après ce break, on remonte un peu la piste avant de basculer sur un petit sentier et des passages assez escarpés au-dessus de petits ravins mais je suis toujours tiraillé par mon genou, ça fait ch*** (j’en ai presque envie de chialer par moment …). On passe à proximité des ruches, l’organisation à bien baliser la zone afin que l’on contourne à + de 50m.

On finit par rejoindre une piste forestière, l’occasion de pouvoir refaire quelques foulées. La piste devient ascendante, je marche et me colle à 2 autres coureurs (j’en profite pour suivre la discussion : l’un est à son premier GRP, l’autre son second). La piste redevient plane, j’en profite pour courir, les dépasser et allonger mes foulées afin de relâcher ce genou, ça fait du « bien ».

Puis on quitte la piste pour une sente en devers par endroits qui plonge dans un ravin. Je ne tiens pas et doit ralentir. Je me fais dépasser par une bonne dizaine de coureurs.

Mais dès la première ascension, je rattrape le retard perdu.

Km60 : une seconde ascension démarre pour 5km et 600m D+ en passant par le Lac de Gréziolles pour arriver à un refuge. Je rattrape à nouveau des concurrents et retrouve l’un des coureurs de la piste forestière de tout à l’heure (celui qui en est à son second GRP), on discute beaucoup : on peut, il y a beaucoup de cailloux, le sentier est très technique et il est difficile de courir.

# 19h17 #

Septième check point au Refuge de Campana : Km 65, 14h17m32s de course et 232ième.

Superbe refuge à 2225m d’altitude.

Pose de 10mn : allez c’est l’heure de la soupe et je remplis mon ‘éco tasse GRP ‘ avec. Hummm, c’est bon, je mange aussi solide et vais remplir ma poche d’eau. L’eau au robinet est très fraiche (et je n’ai pas envie d’avoir des problèmes intestinaux…lol) je ne remplis pas au max, l’eau se réchauffera car elle est située sur le sac quasi en contact avec mon dos. Le prochain ravito sera dans 8km et vu que nous sommes en soirée, ma consommation d’eau diminue (tout en restant régulière ;-) ).

On repart, il faut accéder au Col de Bastanet à 2507m soit 300m D+ en 2km. Traversée au milieu de quelques blocs granitiques, on reste ‘groupire’.

On redescend, assez raide au début, on reste prudent. Puis dès que le sentier le permet, je décide de réenclencher la machine, ça va mieux.

La piste est de mieux en mieux, je rejoints un wagon de 3 coureurs qui ont un très bon rythme, un autre coureur se colle derrière moi.

On croirait le petit train de la mine, ça serpente avec des UP and DOWN, c’est fun.

Et puis il faut profiter de ce rythme sur cette bonne piste pour avancer rapidement avant le coucher du soleil et le ralliement au restaurant du Merlans.

On traverse à flanc le lac de l’Oule, beaucoup plus en hauteur qu’à l’aller.

On se retrouve désormais sur des pistes, je revisse la frontale sur ma tête pour éviter un faux-pas mais si la lueur est encore correcte.

# 21h14 #

Huitième check point au Restaurant Merlans : Km 73, 16h14m29s de course et 235ième.

C’est le dernier ravito avant l’arrivée. Allez, une autre petite soupette, bien agréable servi par un bénévole (encore) extraordinaire. Je refais le plein d’eau, j’enfile mes manchettes. J’ai pris 5mn, ça suffit, je ne veux pas trop me refroidir.

C’est reparti, direction le Col de Portet. L’ascension se fait de nuit, on y est. Je la fait seule et je serai en solo jusqu’à la fin, c’est là que le mental devra être encore plus fort que jamais!!!!

Une fois au Col, des gens sont présents sur le parking, leurs encouragements réchauffent dans les 2 sens du terme.

Je redescends sur la piste, impossible d’être rapide, mon genou refait des siennes. J’y vais tranquille (à contre cœur mais c’est plus raisonnable). Dès que le D- de la piste est moins important, je me remets à courir.

J’arrive à Espiaube où j’emprunte 200m de bitume puis reprends de la piste avant de reprendre un peu de route.

Km79, sur un parking, 3-4 voitures sont garées. Les gens m’encouragent : je les remercie comme toujours ;-) . A la dernière voiture, 4 filles tapent des mains en rythme crescendo…. Je lève les bras et suit le tempo….elles sont ravies, moi aussi, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles, je suis toujours alerte ;-)

Je continue la descente (qui semble sans fin) mais il me reste désormais moins de 8km. Je peux réussir à franchir la ligne en moins de 18h.

Alors je cours plein phare, le balisage est extra et j’ai même l’impression par moment que les rubalises sont allumées.

C’est une alternance de sentes, pistes, chemins… Je veux y arriver, je vais y arriver, j’y suis presque !!!

Je ne cesse de rattraper et doubler d’autres coureurs. J’ai l’impression d’avoir le feu aux fesses!

Je m’épate tout seul car même mes foulées sont posées comme en plein jour (soit j’ai bien choisi ma frontale ou alors je suis un Batman, agile dans la nuit lol).

Avant d’arriver à Vignec, je rattrape un vieux chemin rempli de cailloux qui coupe 3 lacets. Je demande la distance restante aux 2-3 bénévoles présents à l’entrée (ben ouai avec la fatigue et la nuit je n’ai pas fait trop gaffe)…..merde mes estimations sont faussées. Je ne franchirai pas sous 18h de course la ligne, du coup je me perturbe tout seul comme un con. J’accroche les cailloux, je ne suis plus aussi agile, je piétine, je peste…bref je suis en train de perdre mon sang froid : « c’est le mental maintenant » je me répète ce qui vient de me dire l’un des bénévoles à l’entrée de ce foutu chemin.

Je finis par me ressaisir au bout de 200m (qui ont semblé être 10 fois plus long) aussi sombre que la nuit et je termine les 100 derniers mètres avant de rebedouler dans Vignec.

Il reste 1.5km de bitume, je serais hors de mon temps fixé mais je cours sans rien relâcher. L’éclairage des rues me permet de voir plus loin, il y a du monde, les gens applaudissent…. Je quitte Vignec et rentre dans Vielle Aure et son panneau ‘Arrivée à 1000m’ !!!

La départementale D123b est sans éclairage sur 800m, je me dis que je pourrais marcher vu que j’arrive à 18h de chrono mais je ne peux pas et je ne VEUX pas. Alors je continue de plus belle, je regarde mes pieds, je fais du 11km/h (bon ça c’était pas écrit sur mes pompes, c’est juste que j’ai consulté l’historique de ma montre ).

200 derniers mètres : ça y est la ruelle s’éclaircit de lumière et se noircit de monde, illuminée par les applaudissements (impossible de les remercier tous, lol) de toutes ces personnes venues encourager un proche ou là en simple spectateur. Des enfants tendent leurs mains, je frappe (avec délicatesse) avec ma main gauche, c’est extra !

Et puis là, d’un coup, du rebord d’une fenêtre de maison du village, une (magnifique) femme se lève

et crie « c’est lui ! Ludo !!! ». Plus besoin de frontale, mes yeux s’illuminent quand je m’aperçois que

ma femme, mes enfants et ma mère sont là (mon papa lui ronfle bien fort à cette heure-ci ;-) ).

# 23h03m08s #

Arrivée à Vielle Aure, c’est fini, ce Tour des Lacs 2016 est bouclé !!!

18h02m08s de course

86km330 parcourus

5919m de D+ avalés

5869m de D- dévalés

210ième au classement général

Une joie immense, une certaine fierté aussi. On me remet le T-Shirt Finisher (taille M siouplait Madame) et la médaille Finisher par une jeune demoiselle à qui j’épargne la bise vu ma fraicheur, lol

Denis arrive (il a dû arrêter à cause d’une douleur au dos) il me félicite.

Je cherche à retrouver au plus vite ma famille, c’est bon de les voir, je suis super content qu’ils soient venus.

On discute tous ensemble avec Denis qui nous explique que des bus supplémentaires ont été nécessaires pour rapatrier les abandons : la chaleur semble avoir bien frappé, au sens propre comme figuré. Beaucoup disent aussi que le parcours était plus difficile que l’année dernière.

J’enlève mon sac, mes chaussures, mes chaussettes, ma frontale, mes manchettes… allez je m’arrête là et j’enfile ma veste pour ne pas choper froid.

Je fais trempette jusqu’aux cuisses dans la fontaine sur la place centrale, c’est vivifiant !!!

Bon, il est temps de rentrer. Heureusement que la famille est là, car je me voyais mal faire les 1.4km à pieds pour rentrer au gîte.

Un certain relâchement s’abat sur moi, tout s’évacue. Mes amours me laissent au gîte, je les retrouverai demain matin chez mes parents.

En rentrant, j’enlève tout et je suis pris de frisson, je remets un short sec et ma veste. Je vais à la cuisine me faire un petit encas, je suis obligé d’allumer le chauffage et de m’y coller le dos, je grelotte.

J’avale un riz au lait, un tube de lait concentré, du pain d’épice (excellent #MielTonia) et quelques carrés de la petite plaquette de Ritter Sport que ma femme m’avait acheté et que je ne pouvais manger que si je finissais ;-) à quoi je rajoute un peu de boisson chaude ainsi que ma boisson de récupération.

Je me suis réchauffé, je n’ai pas plus faim que ça.

Je pars prendre une bonne douche avant de me glisser dans mon duvet ……l’aventure s’achève !

Merci à tous les bénévoles pour leur gentillesse, leur chaleur, leur sourire.

Merci à l’organisation #GRP2016 pour tout.

Merci Valérie Lanta Alasset de m’avoir fait connaitre cette aventure

Merci à ma femme et mes enfants pour de m’avoir supporté dans tous mes états d’humeur ainsi qu’à ma maman pour tout

Et merci à ma super Coach Cindy Ruiz pour ton travail

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